Et si … demain était différent ?

Ce matin en me baladant, j’ai constaté que le monde se mettait à nouveau à s’agiter … Le dé confinement a débuté et voilà que déjà cette agitation est perceptible… Plus de pollution sonore , plus de stress, plus de tension … Cela semble repartis … petit à petit, certes … et pourtant, avant hier, un ami m’écrivait ces quelques lignes…

Effectivement, le confinement m’a apporté quelques bons moments avec moi-même. En particulier, je suis beaucoup moins fatigué. J’ai retrouvé le plaisir de la lecture et de l’oisiveté sans culpabiliser. Bref, le plaisir de savourer le temps qui passe, d’écouter les bruits qui m’entourent, de sentir les odeurs printanières. Je me suis même senti plus détendu qu’en vacances ;-). Pourquoi ? Sans doute parce que je n’avais pas le choix. J’étais contraint de m’arrêter…

Voilà qui est interpellant et rejoint souvent l’expérience de bon nombre d’entre nous … Et si …

Et si cette pandémie était une réelle occasion de prendre du recul, de se poser les bonnes questions, de remettre en cause notre mode de vie habituel… celui d’avant la crise ?

Aujourd’hui, de nombreux médecins s’inquiètent, s’interrogent, ne comprennent pas où sont passés tous ces patients qui habituellement envahissaient les services d’urgences : infarctus, hémorragies cérébrales, accidents vasculaires cérébraux, etc. Le nombre de tous ces patients semble avoir soudainement diminué, voir s’être quasi annulé…

Oui cela suscite des questions. Ont-ils peurs de se rendre à l’hôpital, d’appeler le médecin ? Oui, il y a certainement de cela et, en même temps, la peur d’attraper le coronavirus ne peut, à elle seule, expliquer la nette diminution de toutes ces maladies….

Et si toutes ces maladies étaient dans le fond juste le fruit de notre mode de vie ? Et si cette pandémie était même, à l’échelle de notre humanité, « bonne pour notre santé », pour nous, qui avant, vivions à 200 à l’heure, sous l’emprise du stress ?

Oui, nous qui étions, avant l’arrivée de ce petit virus, emportés par le flot des choses à faire, le flot des sollicitations, des activités à réaliser … Comme saisis par une urgence permanente qui nous collait à la peau et nous mettait sans cesse sous tension ? Mais pour quoi ? Quelques euros de plus ?

Et si ce temps de confinement était une réelle opportunité de changement, une chance à saisir, une réelle occasion de remettre ce qui nous est essentiel au centre de nos vies ? Oui, remette au centre de nos vies, ce qui, dans le fond, nous est le plus essentiel, , à toutes et à tous : Être vivant!

Oui, nous aspirons toutes et tous à goûter la vie, à savourer plus l’instant présent, à vivre à un autre rythme. Nous aimons prendre le temps, de rire, de respirer, de profiter de la vie, de partager des moments de qualités avec nos proches. Oui, tout cela nous l’avons redécouvert, peu à peu, au travers de ce confinement. Certes, tout n’est pas facile, tout n’est pas rose et pourtant nombreux sommes-nous à découvrir qu’il est possible de se vivre autrement, et ce, grâce à cet arrêt imposé.

Nous avons toutes et tous dans le cœur cette espérance d’un monde meilleur, cette espérance d’une humanité renouvelée, d’une vie qui ait plus de sens, plus de goût, qui soit plus en adéquation avec qui nous sommes vraiment, qui nous sommes de fond. Cette espérance est bien-là, en dedans de chacun. Elle sommeille mais n’en demeure pas moins présente, attendant juste que nous lui prêtions attention.

Et voilà, qu’à l’occasion de cette crise sanitaire planétaire elle se rappelle à nous. Oui, nous avons-là, sous la main, une formidable occasion de changement, une opportunité pour que demain soit différent, soit plus en adéquation avec ce à quoi nous aspirons toutes et tous, un monde réellement plus humain !

Et ce possible, ce demain, il est tout simplement entre nos mains. Chacun possède  un sept-milliardième de ce possible. Chacun à sa part de vie entre ses mains. Oui, il appartient à chacun de prendre sa vie en main et de la conduire, là où cela fait réellement sens pour lui, pour elle.

Nous sommes responsables de nos actes, de nos choix. Alors, certes, seul je ne changerai pas le cours de l’histoire, je n’en ai pas le pouvoir, ni même le désir, car je serai alors un dictateur imposant aux autres mon point de vue, ma direction… Non, ce changement nous appartient à chacun et à nous ensemble. Il est essentiel que cela soit le résultat du choix de la majorité d’entre nous, afin qu’ensemble nous choisissions le destin que nous voulons donner à nos vies. C’est au cœur de ce « être ensemble », de cette avancée collective, de notre capacité de faire de nos diversités une richesse que cela va se jouer, pas ailleurs.

Et nous sommes capables de cela. C’est ce que nous venons de faire ensemble face à cette pandémie. En quelques jours, face à l’urgence de la situation, nous avons développé des synergies, de la solidarité, et ce, au-delà des clivages politiques, communautaires, religieux… Nos divergences se sont estompées, nos différences se sont mutées en richesses et sont alors devenues comme des chances, des opportunités pour « co-créer » ensemble. Chacun apportant son point de vue, sa part du colibri, au service du bien commun. Et sans doute pour la première fois depuis longtemps, nous avons pu éprouver ce sentiment d’unité. Oui, à ce moment-là, « l’union fait la force » et la devise de notre pays fait sens ! Et pour la première fois, j’ai pu sentir une forme de cohésion et d’efficacité même au niveau politique !

Alors oui, chacun, chacune d’entre nous à entre ses mains le pouvoir de prendre sa vie en main et de faire des choix qui vont le conduire vers ce qui fait plus sens pour lui-même. Saisissons-nous, chacun et ensemble, de cette opportunité de changement et notre vie en sera plus fondamentalement heureuse.

La première étape pour cela est de se tourner vers soi et de se laisser sentir ce que l’on souhaite fondamentalement pour sa vie. Oui, il s’agit que je profite de ce temps au ralenti, pour prendre du recul, porter un regard plus large … effectuer un « zoom arrière ».

Il y a ma vie avant le confinement, il y a ma vie pendant le confinement, il y a ma vie après le confinement. Ce qui nous arrive est une opportunité de changement, de changer quelque chose dans notre vie, dans nos manières d’être ou de faire… qui soit porteur de sens. C’est l’occasion de réaligner quelque chose dans ma vie, de m’ajuster, de me vivre plus en cohérence avec qui je suis de fond, de vivre ma vie “autrement”. Afin que demain soit différent, plus cohérent avec ce qui fait réellement sens pour moi !

Prenons un moment pour rejoindre en nous cette espérance qui sommeille, cette espérance d’un monde meilleur que nous souhaitons toutes et tous dans le secret de nos cœurs.

Prenons quelques instants pour accueillir ce qui nous anime au plus profond et appelle à vivre plus ou mieux… qui donnerait alors plus de sens à notre vie. Ce qui a vraiment de l’importance pour nous… c’est quoi ?

  • Ce à quoi j’aspire plus fondamentalement ? De quoi s’agit-il ?
  • Ce que je veux vraiment pour ma vie ? C’est quoi ?
  • Pour me vivre plus en fidélité à qui je suis en profondeur, qu’est-ce que je souhaiterais qui change vraiment dans ma vie ?

Prenons le temps de trouver nos réponses à ces questions. Elles sont essentielles car elles donnent l’axe de notre vie, ce vers quoi j’aspire à aller.

Et notre vie, c’est aujourd’hui que nous sommes invités à la vivre ! Ce n’est pas tantôt, plus tard, un jour, demain, à la retraite.

Non, seul le présent existe. C’est ici et maintenant que nous sommes appelés à exister. C’est en soi « la seule vraie urgence du moment ».

De tout cœur avec vous dans cet apprentissage pour conduire votre vie vers ce qui lui donne vraiment du goût, du sens et, in fine, vous, nous rendra réellement heureuses et heureux.

Brieuc Denis,

Médecin spécialisé dans le burn-out et Formateur PRH – École du déploiement de l’humain.

 

 

 

 

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